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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 45.djvu/234

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DU CARDINAL DE RETZ. [1651]

de La Vieuville, donna une grande terreur au Palais-Royal, où l’on fit monter six compagnies des gardes. Monsieur s’en fâcha : il envoya, en qualité de lieutenant général de l’État, commander à M. d’Epernon, colonel de l’infanterie, et à M. de Schomberg, colonel des Suisses, de ne recevoir ordre que de lui. Ils répondirent respectueusement, mais en gens qui étoient à la Reine.

Le 5, l’assemblée de la noblesse se tint chez M. de Nemours.

Le 6, les chambres étant assemblées et Monsieur ayant pris sa place au parlement, les gens du Roi entrèrent ; et ils dirent à la compagnie qu’ayant été demander audience à la Reine pour les remontrances, elle leur avoit répondu qu’elle souhaitoit plus que personne la délivrance de messieurs les princes : mais qu’il étoit juste de chercher les sûretés pour l’État ; que pour ce qui étoit de M. le cardinal, elle le retiendroit dans ses conseils tant qu’elle le jugeroit utile au service du Roi ; et qu’il n’appartenoit pas au parlement de prendre connoissance de quel ministre elle se servoit.

Le premier président essuya toutes les bourrades qu’on peut se figurer, pour n’avoir pas fait plus d’instances. On voulut l’obliger d’envoyer demander l’audience pour l’après-dînée. Tout le délai qu’il put obtenir ne fut que jusqu’au lendemain. Monsieur ayant dit que les maréchaux de France étoient dépendans du cardinal, l’on donna arrêt sur l’heure, par lequel il fut ordonné de n’obéir qu’à Monsieur.

Comme j’étois le soir chez moi, messieurs de Guémené et de Béthune y entrèrent, et me dirent que le