Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 45.djvu/363

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eût connu qu’il n’y avoit qu’à plier dans ce moment, comme elle l’avoit promis à Monsieur, puisque Monsieur ne faisoit pas davantage pour elle. Elle n’étoit pas encore capable de la vérité sur ce fait, et moins de ma part que d’aucune autre. Je la lui déguisai par cette considération comme les autres, et je crus y être obligé pour être en état de la servir dans la suite elle-même, Monsieur et le public.

Le lendemain, qui fut le 13 juillet 1651, le parlement s’assembla. On continua la délibération, qui demeura presque toujours sur le même ton, à la réserve de cinq ou six voix, qui allèrent à déclarer messieurs Le Tellier, Servien et Lyonne perturbateurs du repos public. Quelqu’un, dont j’ai oublié le nom, y ajouta l’abbé de Montaigu.

Le 14, l’arrêt fut donné conformément à l’avis de Monsieur, qui passa de cent neuf voix contre soixante deux. L’arrêt portoit que la Reine seroit remerciée de la parole qu’elle avoit donnée de ne pas faire revenir le cardinal ; qu’elle seroit très-humblement suppliée d’envoyer une déclaration au parlement, comme aussi de donner à M. le prince toutes les sûretés nécessaires pour son retour ; qu’il seroit incessamment informé contre ceux qui entretenoient avec le cardinal quelque commerce. Monsieur, qui empêcha que les sous-ministres ne fussent nommés dans l’arrêt, crut qu’il avoit fait au delà de tout ce qu’il avoit promis à la Reine. Il ne douta point non plus que M. le prince ne fût content de lui, parce que les sûretés que l’on demandoit pour lui emportoient certainement, quoique tacitement, l’éloignement des sous-ministres. Il sortit du Palais très-satisfait