Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 45.djvu/397

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ses maisons qui lui avoit été ordonnée pour séjour dans le temps de sa prison. Il soutenoit qu’il n’avoit tenu qu’à la Reine que les Espagnols fussent sortis de Stenay, et que les troupes qui étoient sous son nom eussent joint l’armée du Roi ; et il allégua pour témoin de cette vérité M. le duc d’Orléans. Il demanda justice contre ses calomniateurs. Et sur ce que la Reine lui avoit reproché qu’il l’avoit comme forcée au changement du conseil qui avoit paru aussitôt après sa liberté, il répondit qu’il n’avoit eu aucune part à cette mutation que l’obstacle qu’il avoit apporté à la proposition que M. le coadjuteur et M. de Montrésor avoient faite de faire prendre les armes au peuple, et d’ôter de force les sceaux à M. le premier président.

Aussitôt que l’on eut achevé la lecture de ces deux écrits, M. le prince dit qu’il ne doutoit pas que je ne fusse l’auteur de celui qui avoit été écrit contre lui, et que c’étoit l’ouvrage digne d’un homme qui avoit donné un conseil aussi violent que celui d’armer Paris, et d’arracher de force les sceaux à celui à qui la Reine les avoit confiés. Je répondis à M. le prince que je croirois manquer au respect que je devois à Monsieur, si je disois seulement un mot pour me justifier d’une action qui s’étoit passée en sa présence. M. le prince repartit que messieurs de Beaufort et de La Rochefoucauld, qui étoient présens, pouvoient rendre témoignage de la vérité qu’il avançoit. Je lui dis que je le suppliois très-humblement de me permettre, pour la raison que je venois d’alléguer, de ne reconnoître personne pour témoin que Monsieur, et pour juge de ma conduite ; mais qu’en attendant je pouvois assurer la com-