Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 45.djvu/423

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sident fut obligé après beaucoup de résistance, à faire la relation de ce qui s’étoit passé au Palais-Royal le samedi précédent qui étoit le jour auquel il y avoit fait la remontrance. Il l’avoit portée avec une grande force, et il n’y avoit rien oublié de tout ce qui pouvoit faire voir et sentir à la Reine l’utilité et même la nécessité de la réunion de la maison royale. Il finit par le rapport qu’il en fit au parlement, en disant que la Reine l’avoit remis, aussi bien que les gens du Roi, au retour de M. le duc d’Orléans.

M. le président de Mesmes, qui étoit allé à Limours de la part de la compagnie pour l’inviter à venir prendre sa place, n’avoit rapporté qu’une réponse fort ambiguë ; et ce qui marquoit encore davantage qu’il n’y viendroit pas fut que M. de Beaufort, qui avoit accompagné la veille M. le prince à Limours, dit que Monsieur lui avoit commandé de prier la compagnie de sa part de ne le point attendre, ainsi qu’il avoit été résolu, pour consommer ce qui concernoit la déclaration contre M. le cardinal.

Le 31, M. le prince vint encore au Palais et y fit de grandes plaintes de ce que la Reine n’avoit point encore fait de réponse aux remontrances. Il est vrai qu’elle avoit fait dire simplement par M. le chancelier, aux gens du Roi, qu’elle attendoit M. de Brienne, qu’elle avoit envoyé à Limours à cinq heures du matin. Vous croyez sans doute que cet envoi de M. de Brienne à Limours fut pour remercier Monsieur de la fermeté qu’il avoit témoignée de ne pas venir au parlement, et pour l’y confirmer ; et vous aurez encore plus de sujet d’en être persuadée, quand je vous aurai dit que la Reine m’avoit commandé la veille de