Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 45.djvu/425

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avec les Espagnols n’avoient point eu de suite, Sa Majesté vouloit bien croire qu’ils n’étoient point véritables, et le 4, M. le prince déclara, en pleine assemblée des chambres, que cette parole de la Reine n’étoit point une justification suffisante pour lui puisqu’elle marquoit qu’il y eût paru du crime si la première accusation eût été poursuivie. Il insista pour avoir un arrêt en forme ; et il s’étendit sur cela avec tant de chaleur, qu’il parut véritablement que le prétendu radoucissement de la Reine n’avoit pas été de concert avec lui. Comme toutefois ce radoucissement n’avoit pas été de celui de Monsieur, il fit le même effet dans son esprit que s’il y eût eu un accommodement véritable. Il rentra dans ce soupçon, en répondant à Doujat et Menardeau, qui avoient été députés du parlement dès le 2, pour le prier d’y venir prendre sa place, qu’il n’y manqueroit pas. Il n’y manqua pas effectivement. Il me soutint, tout le soir du 3, qu’un changement si soudain n’avoit pu avoir d’autres causes qu’une négociation couverte ; il crut que la Reine, qui lui fit des sermens du contraire, le jouoit ; et le 4, il appuya avec tant de chaleur la proposition de M. le prince qu’il n’y eut que trois voix dans la compagnie qui n’allassent pas à faire de très-humbles remontrances à la Reine pour obtenir une déclaration d’innocence en bonne forme en faveur de M. le prince, qui pût être enregistrée avant la majorité du Roi. Vous remarquerez, s’il vous plaît, que la majorité échouoit le 7. M. le premier président ayant dit en opinant qu’il étoit juste d’accorder cette déclaration à M. le prince, mais qu’il étoit aussi nécessaire qu’il rendît auparavant ses de-