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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 45.djvu/459

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cardinal Mazarin dans le ministère, il étoit résolu, de son côté, de s’y opposer par toutes les voies que sa naissance et les engagemens publics lui permettoient ; qu’il ne seroit ni de sa prudence ni de sa gloire de se contenter des remontrances du parlement, que la Reine éluderoit au commencement et mépriseroit à la fin, pendant que le cardinal faisoit des troupes pour entrer en France, et pour se rendre maître de la personne du Roi, comme il l’étoit déjà de l’esprit de la Reine ; que, comme oncle du Roi, il se croyoit obligé de dire à la compagnie qu’il étoit de sa justice de se joindre à lui dans une occasion où il ne s’agissoit, à proprement parler, que de la manutention de ses arrêts, et des déclarations qui étoient dues à ses instances ; qu’il ne seroit pas moins de sa sagesse, parce qu’elle n’ignoroit pas que toute la ville conspiroit avec lui à un dessein si nécessaire au bien de l’État ; qu’il n’avoit pas voulu s’expliquer si ouvertement avec elle avant que de s’être mis en état de la pouvoir assurer du succès, par l’ordre qu’il avoit déjà mis aux affaires ; qu’il avoit tant d’argent, qu’il étoit déjà assuré de tant et tant de places ; et sur le tout que ce qui devoit toucher la compagnie plus que quoi que ce soit, et lui faire même embrasser avec joie l’heureuse nécessité où elle se voyoit de travailler avec lui au bien de l’État, étoit l’engagement public qu’il prenoit dès ce moment avec elle, et de n’avoir jamais aucunes intelligences avec les ennemis de l’État, et de n’entendre jamais directement ni indirectement à aucune négociation qui ne fût proposée en plein parlement, les chambres assemblées ; qu’au reste il désavouoit tout ce que M. le prince avoit