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d’autres preuves ; et que s’il falloit informer, ce ne pouvoit être que contre les contraventions à cette déclaration. Il conclut à députer vers Sa Majesté pour l’informer des bruits qui couroient de ce retour, et, pour la supplier de confirmer la parole royale qu’elle avoit donnée sur ce sujet à tous ses peuples. Il ajouta que défenses seroient faites à tous les gouverneurs des provinces et des places de donner passage au cardinal, et que tous les parlemens seroient avertis de cet arrêt, et exhortés d’en donner un pareil. Après ces conclusions l’on commença à opiner mais la délibération n’ayant pu se consommer, et Monsieur s’étant trouvé mal le dimanche au soir, l’assemblée fut remise au mercredi 15. Elle produisit, presque tout d’une voix l’arrêt conforme aux conclusions, qui portoient, outre ce que je vous en ai dit ci-dessus, que le Roi seroit supplié de donner part au Pape et aux autres princes étrangers des raisons qui l’avoient obligé à éloigner le cardinal de sa personne et de ses conseils.

Il y eut ce jour-là un intermède, qui vous fera connoître que ce n’étoit pas sans raison que j’avois prévu la difficulté du personnage que j’aurois à jouer dans la conduite que nous prenions. Machaut et Fleury, serviteurs passionnés de M. le prince, ayant dit en opinant que le trouble de l’État n’étoit causé que par des gens qui vouloient à toute force emporter le chapeau de cardinal, j’interrompis le premier pour lui répondre que j’étois si accoutumé à en voir dans ma maison, qu’apparemment je n’étois pas assez ébloui de sa couleur pour faire à sa considération tout le mal dont il m’accusoit. Comme on ne doit jamais in-