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[1649] MÉMOIRES

rivé à Paris depuis peu. Je le priai de témoigner en bien pour moi à M. le prince et comme il étoit fort persuadé que tout ce qui se passoit n’étoit qu’un piège que la cour tendoit à M. le prince, il me fit connoître qu’il avoit un mortel déplaisir de tout ce qu’il voyoit. Mais comme il étoit naturellement foible et fraîchement raccommodé avec lui, il demeura dans les termes généraux, et contre son ordinaire il évita le détail.

Tout cela se passa le 11 et le 12 décembre 1649. Le 13, M. le duc d’Orléans, accompagné de M. le prince, de messieurs de Bouillon, de Vendôme, de Saint-Simon, d’Elbœuf et de Mercœur, vint an parlement, où sur une lettre de cachet envoyée par le Roi, par laquelle Sa Majesté ordonnait que l’on informât des auteurs de la sédition, il fut arrêté que l’on travailleroit à cette affaire avec toute l’application que méritoit une conjuration contre l’État.

Le 14, M. le prince fit sa plainte, et demanda qu’il fût informé de l’assassinat qu’on avoit voulu commettre contre sa personne.

Le 15 on ne s’assembla pas, parce que l’on voulut donner du temps à messieurs Charon et Doujat pour achever les informations pour lesquelles ils avoient été commis.

Le 18, le parlement ne s’étant pas assemblé pour la même raison, Joly présenta requête à la grand’chambre pour être renvoyé à la tournelle, prétendant que son affaire n’étoit que particulière, et ne devoit pas être traitée dans l’assemblée des chambres, parce qu’elle n’avoit aucun rapport à la sédition. Le premier président, qui ne vouloit faire qu’un procès de tout ce