Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/105

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pour décrier dans le parlement et dans le peuple M. le duc d’Orléans et M. le prince. Il employa pour cela le roi d’Angleterre, qui proposa au Roi à Corbeil une conférence. Elle fut acceptée à la cour, et elle le fut aussi à Paris par Monsieur et par M. le prince, auxquels la reine d’Angleterre en parla. Monsieur en donna part au parlement le 26 avril, et fit partir dès le lendemain messieurs de Rohan, de Chavigny et Goulas pour aller à Saint-Germain, où le Roi étoit allé de Corbeil. Je pris la liberté de demander le soir à Monsieur s’il avoit quelques certitudes, ou au moins quelques lumières, que cette conférence pût être bonne à quelque chose ; et il me répondit en sifflant : « Je ne le crois ; pas mais que faire ? Tout le monde négocie, je ne veux pas demeurer tout seul. » Permettez-moi, je vous supplie, de marquer cette réponse comme l’époque de toute la conduite que Monsieur tint à l’égard de toutes les négociations que vous verrez dans la suite. Il n’y eut jamais d’autre vue que celle-là ; il n’y apporta jamais ni plus de dessein, ni plus d’art, ni plus de finesse. Il ne me fit jamais d’autres réponses quand je lui représentois les inconvéniens de cette conduite : ce que je ne faisois pourtant jamais qu’il ne me l’eût commandé plus de cinq ou six fois.

Je crois que vous ne vous étonnerez plus de mon inaction ; elle vous surprendra encore moins quand je vous aurai dit qu’après la négociation de laquelle je viens de vous parler, qui n’alla à rien qu’à décrier le parti, comme vous l’allez voir, il y en eut cinq ou six autres, ou plutôt qu’il y en eut un tissu que messieurs de Rohan, de Chavigny, Goulas, Gourville et