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bre des comptes furent portées au Roi avec une grande force.

Le 7, celles de la cour des aides et de la ville se firent. La réponse du Roi aux unes et aux autres fut qu’il feroit retirer ses troupes quand celles des princes seroient éloignées. M. le garde des sceaux, qui parla au nom de Sa Majesté, ne proféra pas seulement le nom de M. le cardinal.

Le 10, il fut arrêté au parlement que l’on enverroit les gens du Roi à Saint-Germain, pour y demander réponse touchant l’éloignement du cardinal Mazarin, et pour insister encore sur l’éloignement des armées des environs de Paris.

Le 11, M. le prince vint au Palais, pour avertir la compagnie que le pont de Saint-Cloud étoit attaqué. Il fit prendre les armes à ce qu’il trouva de bourgeois de bonne volonté, et les mena jusqu’au bois de Boulogne, où il apprit que ceux qui avoient cru qu’ils emporteroient d’emblée le pont de Saint Cloud y ayant trouvé de la résistance, s’étoient retirés. Il se servit de l’ardeur de ce peuple pour se saisir de Saint-Denis, où deux cents Suisses étoient en garnison. Il les prit l’épée à la main et sans aucune forme de siége, ayant passé le premier le fossé ; et il vint le lendemain au matin à Paris, après y avoir laissé le régiment de Conti, ce me semble, pour le garder. Il y fut inutile : car Semeville ou Saint-Mesgrin (je ne sais plus précisément lequel ce fut) le reprit deux jours après avec toute sorte de facilité, les bourgeois s’étant déclarés pour le Roi. La Lande, qui y commandoit pour M. le prince, fit une assez grande résistance dans les voûtes de l’église de l’abbaye, qu’il défendit deux ou trois jours.