Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/21

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sans commission du Roi ; et qu’il n’y avoit rien de plus contraire à la prière que le parlement en corps avoit faite et réitérée plusieurs fois, à lui duc d’Orléans, d’employer toutes ses forces pour l’exclusion du cardinal ; qu’au reste il se croyoit obligé d’avertir la compagnie que tous les arrêts rendus n’avoient point encore été envoyés, ni aux bailliages, ni aux parlemens, ainsi qu’il avoit été ordonné. Il ajouta que M. de Damville, l’étoit venu trouver de la part du Roi, et qu’il lui avoit apporté la carte blanche, pour l’obliger à consentir au rétablissement du cardinal ; mais que rien au monde ne l’y pourroit jamais obliger, non plus qu’à se séparer des sentimens du parlement, etc.

Messieurs les présidens Le Bailleul et de Novion soutinrent avec fermeté que les arrêts de la grand’chambre et de la tournelle, dont Monsieur venoit de se plaindre, étoient juridiques, en ce qu’ils étoient rendus par des chambres où le nombre des juges étoit complet. Cette raison, aussi impertinente que vous la voyez, vu la matière, satisfit la plupart des vieillards, noyés ou plutôt abîmés dans les formes du Palais. La jeunesse, échauffée par Monsieur, s’éleva, et força M. de Bailleul à mettre la chose en délibération. M. Talon, avocat général, éluda finement de s’expliquer sur les deux arrêts de la grand’chambre et de la tournelle, par la diversion qu’il donna à la compagnie d’une déclamation qui lui fut fort agréable contre M. l’évêque d’Avranches, odieux et par l’infamie de sa vie, et par l’attachement d’esclave qu’il avoit au cardinal : Il s’égaya à ce propos sur la non résidence des évêques, contre laquelle il fit donner effectivement, un arrêt sanglant ; et il conclut à ce