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que M. le prince avoit pour moi, et par les engagemens que j’avois pris avec la Reine, d’empêcher que Monsieur ne joignît ses troupes avec celles de M. de Nemours. Voici ce que je lui répondis en propres termes, ou plutôt ce que je lui dictai sur ses tablettes, avec prière de les faire lire à la Reine et à M. le cardinal :

« J’ai promis de ne me point accommoder avec M. le prince ; j’ai déclaré que je ne pouvois quitter le service de Monsieur, et que je ne pouvois par conséquent m’empêcher de le servir en tout ce qu’il feroit pour s’opposer au rétablissement de M. le cardinal. Voilà ce que j’ai dit à la Reine devant Monsieur ; voilà ce que j’ai dit à Monsieur devant la Reine ; et voilà ce que je tiens fidèlement. Le comte de Fiesque assure tous les jours M. de Brissac que M. le prince me donnera la carte blanche quand il me plaira : ce que je reçois avec tout le respect que je dois, mais sans y faire aucune réponse. Monsieur me commande de lui dire mon sentiment sur ce qu’il peut faire de mieux supposé là résolution où il est de ne consentir jamais au retour du cardinal ; et je crois que je suis obligé en conscience et en honneur de lui répondre qu’il lui donnera tout l’avantage, s’il ne forme un corps de troupes assez considérable pour s’opposer aux siennes, et pour faire diversion de celles avec lesquelles il opprime M. le prince. Enfin je vous supplie de dire à la Reine que je ne fais que ce que je lui ai toujours dit que je ferois ; et qu’elle ne peut avoir oublié ce que je lui ai dit tant de fois, qui est qu’il n’y a aucun homme dans le royaume qui