Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/354

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voient conseillé devant que j’en sortisse, que j’avois tant de respect pour le nom du Roi, que je souffrirois toutes choses sans exception de ceux qui auroient le moins du monde son caractère ; que non pas seulement M. de Lyonne, mais que même M. Gueffier, qui étoit simple agent de France, vivroient avec moi comme il leur plairoit ; que je leur ferois toujours dans les rencontres toutes les civilités qui seroient en mon pouvoir ; que, pour ce qui étoit de messieurs les cardinaux mes confrères, j’observerois la même règle, parce que j’étois persuadé qu’il ne pourroit y avoir aucune raison au monde capable de dispenser les ecclésiastiques de tous les devoirs même extérieurs de l’union et de la charité qui doit être entre eux ; que cette règle, qui est de l’Évangile, et par conséquent bien supérieure à celle des cérémoniaux, m’apprenoit que je ne devois point prendre garde avec eux, s’ils étoient mes aînés ou mes cadets ; que je m’arrêterois également devant eux, sans faire réflexion s’ils me rendroient la pareille ou s’ils ne me la rendroient pas ; s’ils me salueroient, ou s’ils ne me salueroient point ; que, pour ce qui étoit des particuliers qui n’avoient point de caractère particulier du Roi, et qui ne rendroient pas en ma personne le respect qu’ils devoient à la pourpre, je ne pourrois pas avoir la même conduite, parce qu’elle tourneroit au déchet de sa dignité, par les conséquences que les gens du monde ne manquent jamais de tirer à leur avantage contre les prérogatives de l’Église ; que comme toutefois je me sentois, et par mon inclination et par mes maximes, très-éloigné de tout ce qui pourroit avoir le moindre air de violence, j’ordonnerois à mes gens