Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/363

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vres. Enfin messieurs de Châlons, Caumartin, Bagnols et de La Houssaye, qui eurent la bonté de prendre en ce temps-là le soin de ma subsistance, s’y trouvèrent assez embarrassés : et l’on peut dire qu’ils ne rencontrèrent de véritable secours qu’en M. de Manevillette, qui leur donna pour moi vingt-quatre mille livres ; M. Pirion de Mastrac, qui leur en fit toucher dix-huit mille ; madame Dasserac, qui en fournit autant ; M. d’Hacqueville qui du peu qu’il avoit pour lui-même en donna cinq mille. Madame de Lesdiguières en prêta cinquante mille ; M. de Brissac en envoya trente-six mille. Ils trouvèrent le reste dans leurs propres fonds. Messieurs de Châlons et de La Houssaye en trouvèrent quarante mille ; M. de Caumartin cinquante-cinq mille. M. de Retz, mon frère, suppléa même avec bonté au reste ; et il l’eût fait encore de meilleure grâce, si sa femme eût eu autant d’honnêteté et autant de bon naturel que lui. Vous me direz peut-être qu’il est étonnant qu’un homme qui paroissoit autant abîmé que moi dans la disgrâce ait pu trouver d’aussi grandes sommes ; et je vous répondrai qu’il l’est sans comparaison davantage que l’on ne m’en ait pas offert de plus considérables, après les engagemens qu’un nombre infini de gens avoient avec moi.

J’insère, par reconnoissance, dans cet ouvrage, les noms de ceux qui m’ont assisté. J’y épargne par honnêteté la plupart de ceux qui m’ont manqué, et j’y aurois même supprimé avec joie les autres que j’y nomme, si l’ordre que vous m’avez donné de laisser des Mémoires qui pussent être de quelque instruction à messieurs vos enfants ne m’avoit obligé à ne