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main l’administration de son diocèse que si l’évêque étoit captif parmi les schismatiques et les infidèles, on prétend confondre des choses qui sont entièrement différentes : un évêque captif avec un évêque libre ; un évêque qui ne peut agir ni par soi-même ni par autrui, avec un évêque qui le peut et qui le doit ; un chapitre, un clergé, un peuple qui ne peut recevoir aucun ordre ni aucune lettre de son évêque, avec un chapitre et un diocèse qui en peuvent recevoir, et qui les doivent même recevoir avec respect, selon tous les canons de l’Église, lorsqu’il est reconnu pour évêque par toute l’Église.

« Quand un évêque est prisonnier entre les mains des infidèles, c’est une violence étrangère qui suspend les fonctions épiscopales, qui le met dans une impuissance absolue de gouverner son diocèse, et sur laquelle l’Église n’a aucun pouvoir ; mais ici l’évêque étant libre comme je le suis, grâces à Dieu, il peut envoyer ses ordres, et établir des personnes qui le gouvernent en son absence ; et les empêchemens que la passion et l’animosité y voudroient apporter ne doivent être considérés que comme des entreprises et des attentats contre l’autorité épiscopale, auxquels des ecclésiastiques ne peuvent déférer sans trahir l’honneur et l’intérêt de l’Église. Et comme lorsque la personne d’un évêque est captive parmi les infidèles, il n’y a rien que son Église ne doive faire pour le racheter, jusqu’à vendre les vases sacrés, si elle ne peut trouver autrement de quoi payer sa rançon : ainsi, lorsqu’on veut retenir, non sa personne, parce qu’on ne le peut pas, mais son autorité captive, son Église doit employer tout ce qu’elle a de pouvoir, non contre lui, mais pour lui ; non pour usurper son