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généraux. M. le premier président voyant qu’après plusieurs conférences prises et contestations, lesdits trois articles lui étoient refusés, il auroit demandé trois ou quatre fois le passeport de tous messieurs les députés pour s’en revenir. M. le président de Mesmes représenta à M. le duc d’Orléans et à M. le prince les malheurs que pourroit causer la guerre, si la paix ne se faisoit. Enfin ils accordèrent lesdits trois articles, et les modérèrent ainsi que M. le premier président les avoit souhaités. Ensuite les autres députés se trouvèrent audit château, en la salle où ils avoient coutume de s’assembler, où il leur fut fait récit de l’accommodement desdits articles ; et pendant la conférence des députés desdites compagnies, M. le duc d’Orléans arriva dans ladite salle, où ils étoient avec M. le prince, M. d’Avaux et M. Le Tellier, tous avec un visage fort ouvert, et témoignèrent à la compagnie qu’ils désiroient extrêmement la paix. M. le prince leur fit connoître dans cette action qu’il avoit quitté son humeur sévère, dont il avoit fait paroître tout le temps de la conférence ; et après divers entretiens ils se seroient retirés. Et à l’instant ledit sieur Saintot vint prier, de la part de Son Altesse Royale, M. le premier président et M. le président de Mesmes de l’aller trouver dans la chambre où il étoit : ce qu’ils firent à même temps, et il leur bailla les articles qu’il avoit réglés. Lesquels ayant été rapportés par eux à la compagnie, elle les trouva raisonnables à l’exception d’aucuns qui furent mis en délibération : savoir, un pour le fait des comptans, un autre concernant messieurs les généraux.

L’article des comptans a été réglé pour l’année présente et la suivante seulement, à raison du denier douze, dont les intérêts seront employés en ligne de compte ; et pour celui de messieurs les généraux, il a été arrêté que dans quatre jours il le ratifieroit, et M. de Longueville dans dix jours : et d’autant qu’il étoit une heure, la compagnie s’est retirée, et a continué l’assemblée l’après-dînée.

Du jeudi 11 mars de relevée, tous messieurs les députés s’étant trouvés au château suivant leur remise, ou étant assemblés en leur chambre ordinaire, le sieur Saintot vint prier M. le premier président et M. le président de Mesmes d’aller trouver Son