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niface Lomellino, Christophe Pallavicini, et Antoine Calva, avec cinquante soldats de la garnison, pour défendre la porte de Saint-Thomas. Mais ceux-ci ayant. rencontré une troupe de conjurés, et se trouvant abandonnés d’une partie de leurs gens, ils furent obligés de se retirer dans la maison d’Adam Centurione, où ayant trouvé François Grimaldi, Dominique Doria, et quelques autres gentilshommes, ils reprirent cœur et retournèrent encore à la même porte par un chemin différent. Mais ils la trouvèrent si bien gardée, et ils furent chargés avec tant de vigueur qu’ils laissèrent Boniface Lomellino prisonnier, qui se fit remarquer en cette action par son courage, et se sauva heureusement des mains des conjurés.

Le sénat ayant éprouvé que la force ne réussissoit pas, eut recours aux remontrances ; députa Hiérôme de Fiesque, parent du comte, et Hiérôme Canevale, pour lui demander le sujet qui le portait à ce mouvement ; et incontinent après le cardinal Doria son allié, assisté de deux sénateurs dont l’un étoit Jean-Baptiste Lercaro, et l’autre Bernard Castagna, se résolut, à la prière du sénat, d’aller parler au comte pour essayer de l’adoucir. Mais voyant que les choses étoient dans une si grande confusion que, s’il sortoit par la ville, il exposeroit inutilement sa dignité à l’insolence d’un peuple furieux, il ne voulut point passer outre, et demeura dans le palais, si bien que le sénat donna cette commission à Augustin Lomellino, Hector de Fiesque, Ansaldo Justiniani, Ambroise Spinola, et Jean Balliano ; lesquels voyant une troupe de gens armés venir à leur rencontre, crurent que c’étoit le comte, et s’arrêtèrent à Saint-Siro pour l’attendre. En même temps que les conjurés les aperçurent, ils les chargèrent, et firent fuir Lomellino et Hector de Fiesque. Ansaldo Justiniani tint ferme et s’adressant à Hiérôme, qui conduisoit cette brigade, il lui demanda, de la part de la république, où étoit le comte ? Les conjurés venoient d’apprendre sa mort. Verrina après l’avoir cherché long-temps en vain s’étoit remis sur sa galère comme désespéré, parce que les nouvelles qui venoient de tous les quartiers de la ville portoient qu’il ne paroissoit en aucune part. Cela fit que Hiérôme répondit audacieusement et avec une extrême imprudence, à Justiniani qu’il n’étoit plus temps de chercher d’autre