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Montespan, pour observer les desseins de M. le comte d’Harcourt, qui laissa de son côté quelques troupes au siége de Staffort, ce me semble, et de La Plume ; et qui, avec les autres, fit attaquer quelques fortifications que l’on avoit commencées à l’un des faubourgs d’Agen, par messieurs de Lillebonne, le chevalier de Créqui, et Coudray-Montpensier. Ils se signalèrent à cette attaque, qui fut faite en présence de M. le prince ; mais ils furent repoussés avec une vigueur extraordinaire, et le comte d’Harcourt alla se consoler de sa perte par la prise de ces deux ou trois petites places dont je vous ai parlé ci-dessus.

M. le prince, qui avoit fait le dessein de revenir à Paris pour les raisons que je vais vous dire, se résolut de laisser pour commander en Guienne M. le prince de Conti, et M. de Marsin en qualité de lieutenant général sous son frère ; mais il crut qu’il seroit à propos, avant qu’il partît, de s’assurer tout-à-fait d’Agen, qui s’étoit à la vérité déclaré pour lui mais qui, n’ayant point de garnison, pouvoit à tout moment changer de parti. Il gagna les jurats, qui consentirent qu’il fît entrer dans la ville le régiment de Conti. Le peuple qui ne fut pas du sentiment de ces magistrats, se souleva, et il fit des barricades. M. le prince dit qu’il courut plus de fortune en cette occasion qu’il n’en auroit couru dans une bataille. Je ne me ressouviens pas du détail ; et ce que je m’en puis remettre est que messieurs de La Rochefoucauld, de Marsillac et de Montespan haranguèrent dans l’hôtel-de-ville, et qu’ils calmèrent la sédition à la satisfaction de M. le prince. Je reviens à son voyage.

Messieurs de Rohan, de Chavigny et de Gaucourt