Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/81

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courte, mais décisive et pressante. L’après-dînée du même jour, l’assemblée de l’hôtel-de-ville se fit, ainsi qu’elle avoit été résolue le matin par le conseil. Le président Aubry ouvrit celui des conclusions. Desnots, apothicaire, qui parla fort bien, ajouta qu’il falloit écrire à toutes les villes de France où il y avoit des parlemens ou évêchés, ou présidiaux, pour les inviter à faire une pareille assemblée et de pareilles remontrances contre le cardinal. Cet avis, qui fut supérieur de beaucoup ce jour-là, ayant été embrassé de plus de sept voix, fut le moindre en nombre dans l’assemblée suivante, qui fut celle du 22. Quelques-uns ayant dit que cette union des villes étoit une espèce de ligue contre le Roi, la pluralité revint à celui de M. le président Aubry, qui étoit de se contenter de faire des remontrances au Roi pour lui demander l’éloignement de M. le cardinal Mazarin, et le retour de Sa Majesté à Paris. Ce même jour messieurs les princes allèrent à la chambre des comptes, et ils firent enregistrer les mêmes protestations qu’ils avoient faites au parlement et à la ville. On y résolut aussi les remontrances contre le cardinal.

Le 23, Monsieur dit au parlement que l’armée du Mazarin s’étant saisie, sous prétexte de l’approche du Roi, de Melun et de Corbeil, contre la parole que le maréchal de L’Hôpital avoit donnée que les troupes ne s’avanceroient pas, du côté de Paris, plus près que de douze lieues, il étoit obligé de faire approcher les siennes. Il alla ensuite, accompagné de M. le prince, à la cour des aides, où les choses se passèrent comme dans les autres compagnies.

Quoique je vous puisse répondre de la vérité de