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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 48.djvu/23

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SUR CONRART.

écrire[1]. » Ce passage ne doit pas être entendu dans le sens rigoureux que d’abord il semble présenter ; Chapelain dit seulement que l’on ne pourroit pas charger Conrart de travaux littéraires de quelque importance. Depuis qu’il étoit tombé dans cet excès d’infirmité, il étoit suppléé à l’Académie par Mézeray, qui lui succéda dans ses fonctions de secrétaire perpétuel.

Conrart, doué de l’esprit de conservation, se plaisoit à recueillir toutes sortes de pièces historiques, littéraires ou théologiques. Il gardoit soigneusement les brouillons de ses lettres ; il copioit ou faisoit copier des ouvrages qu’on lui communiquoit ; souvent même les auteurs lui donnoient leurs manuscrits. Il paroît qu’à sa mort il se trouva chez lui une grande quantité de papiers, que l’on réunit en volumes, sans observer d’autre ordre que celui du format : des pièces historiques furent jointes à des poésies, des copies de lettres à des dissertations théologiques, ou aux factums de Jacques Conrart, frère de l’académicien. Ces manuscrits paroissent avoir été très-nombreux ; la famille de Conrart les aura sans doute conservés pendant un certain temps : tout ce que l’on sait est qu’en 1766 M. Simon Vanel de Milsonneau en possédoit dix-huit volumes in-folie, et vingt-quatre volumes in-4o[2]. Sa bibliothèque fut vendue et dispersée en 1771[3]. Une partie importante des manuscrits de Conrart fut vraisemblablement acquise à cette vente par le duc de La Vallière ou

  1. Mélanges de Chapelain, page 232. —
  2. Bibliothèque historique de la France, par le père Lelong, tome I, page 408. —
  3. Ibid., tome 4,page 289.