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MÉMOIRES

par les experts, contre de véritables lettres de M. de Longueville ; et que cela en feroit reconnoître la fausseté. Elle s’expliquoit de cela de telle sorte, qu’on jugeoit bien à ses paroles qu’elles accusoient madame de Longueville sa belle-mère et madame la princesse la douairière de lui avoir fait jouer cette pièce ; et quoi que les véritables serviteurs de sa maison lui pussent dire pour lui faire connoître le tort qu’elle faisoit à messieurs les princes par cet éclat, en leur empêchant et de faire tenir leurs lettres et d’en recevoir, il ne fut jamais possible de lui faire changer de sentimens. Après les remontrances du parlement sur la requête qu’elle y avoit présentée, elle eut permission d’aller loger à l’hôtel de Soissons, où elle a toujours été depuis.


Quelque temps après que les princes eurent été arrêtés, comme tous ceux de leur parti cherchoient les moyens de tenter leur liberté par toute sorte de voies, il y eut quelqu’un qui proposa d’engager le duc d’Epernon à ne point consentir au mariage du duc de Candale son fils avec une des nièces du cardinal Mazarin, qu’à condition que l’accommodement des princes se feroit ; à quoi l’on croyoit que le duc d’Epernon se porteroit d’autant plus volontiers, qu’il lui importoit extrêmement de n’avoir pas pour ennemi le premier prince du sang, les autres princes, et les plus considérables du royaume après eux. Mais la duchesse de Longueville, à qui on en avoit fait l’ouverture, ne voulut pas y entendre, sur ce qu’elle disoit qu’il étoit impossible de faire aucune liaison