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SUR CONRART.

Godeau, mademoiselle de Scuderi, mademoiselle de La Vigne, et d’autres auteurs du temps. On y voit, en outre, les copies d’un grand nombre de lettres écrites par Pellisson, Godeau, mademoiselle de Scuderi, Marie-Claire de Bretagne, abbesse de Malnoue, la comtesse de Maure, la marquise de Sablé, la duchesse de Longueville, Chapelain, Sarrasin, Ysarn, et d’autres personnages connus. On a seulement le regret de rencontrer dans cette collection un grand nombre de papiers absolument inutiles, tels que des copies de titres, des actes de synodes, ou des disputes théologiques sur les points qui séparent les protestans de notre croyance.

Né calviniste, Conrart se montra toujours attaché aux erreurs de sa secte, malgré les efforts de ses amis pour le ramener à la vérité : ce qui faisoit dire à Balzac : « Si vous n’êtes pas tout-à-fait des nôtres, vous êtes pour le moins de nos alliés ; et M. de Grasse (Godeau) se promet de vous emporter à la fin sur M. Daillé[1]. » Cet espoir ne se réalisa point ; Conrart étoit même très-opiniâtre sur cet article, quoiqu’il parût éviter ces sortes de discussions[2]. Il souffroit avec peine des plaisanteries sur Calvin ; et Balzac ayant traité cet hérésiarque de petit sophiste, se crut obligé de s’en excuser auprès de Conrart[3].

La révision de la traduction des psaumes faite par Clément Marot et Théodore de Bèze, occupa les momens que Conrart put donner au travail pendant les dernières années de sa vie. Il ne retoucha que cin-

  1. Œuvres de Balzac ; Paris, 1665, in-folio ; tome 2, page 568.
  2. Ménagiana, tome 2, page 331. —
  3. Lettres de Balzac à Conrart ; Elzévir, page 166.