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MÉMOIRES

étoit cette entreprise ; que s’il n’en étoit fait justice on en feroit tous les jours de semblables contre tout le monde, et que personne ne seroit en sûreté ; que le maréchal de Villeroy en avoit parlé fortement, et le maréchal d’Albret protesté qu’il porteroit les intérêts de Bartet comme les siens propres (ils avoient pourtant été brouillés huit jours auparavant, et le maréchal d’Albret disoit pis que pendre de Bartet ; mais il se raccommoda incontinent) ; que M. de Candale voyant que l’on faisoit du bruit de son action et à la cour et au parlement, M. le chancelier, M. le premier président et M. Bignon ayant témoigné qu’ils étoient fort mal satisfaits de son procédé, il avoit fait dire à M. le premier président qu’il étoit marri de n’avoir pas communiqué son dessein à M. le chancelier et à lui avant de l’exécuter : à quoi M. le premier président avoit répondu que ni M. le chancelier ni lui n’étoient pas des gens qu’il fallût consulter sur de semblables choses, mais qu’ils étoient magistrats pour châtier ceux qui les faisoient.

Tels étoient les discours que Bartet faisoit à ses amis, avec mille protestations de pousser l’affaire jusqu’au bout. M. de Candale, de son côté, disoit qu’il avoit envoyé chez Bartet lui dire qu’ayant donné charge à son capitaine des gardes de lui faire ce qui lui étoit arrivé, il lui avoit aussi ordonné de lui déclarer que c’étoit de sa part qu’il le faisoit ; que ce capitaine des gardes assuroit l’avoir fait ; mais que puisqu’il paroissoit, par l’opinion qu’il disoit avoir, que ce fût ce conseiller du parlement de Pau, son ancien ennemi, qui en fût l’auteur, et que la peur l’avoit empêché d’entendre ce que le capitaine de ses gardes lui avoit dit par son ordre,