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MÉMOIRES

qu’il ne s’étoit résolu que sur les pressantes instances qui lui en avoient été faites pour sauver l’honneur de ces deux messieurs ; qu’on l’avoit assuré qu’ils se désisteroient eux-mêmes du jugement du procès dès que la chambre auroit prononcé en leur faveur : en quoi il avoit été trompé et abusé par ceux qui lui avoient donné cette parole formelle, qui lui avoit fait consentir à ce qu’on lui avoit demandé sous un prétexte si spécieux, dont il demandoit pardon à Dieu et à M. Fouquet. On disoit aussi que la cour ayant su que cet article étoit dans le testament de M. de Nesmond, on alla de la part du Roi dire à ses héritiers que Sa Majesté ne vouloit pas qu’il parût. C’est pourquoi on n’a pas su précisément ce qui en est ; mais ils ont toujours dit qu’il n’y avoit rien dans le testament. Ce que l’on a tenu pour constant est que M. de Nesmond, pendant sa maladie, a fait le même discours à quelques-uns de ses plus particuliers amis ; il est vrai aussi qu’après la mort du président de Nesmond M. Phelypeaux de Pont-Chartrain, président des comptes et l’un des commissaires de la chambre de justice, ayant conté dans une compagnie ce qui se disoit partout de cette plainte de M. de Nesmond, on le rapporta au Roi, qui témoigna à l’archevêque de Paris[1], ami particulier du président Phelypeaux, qu’il ne trouvoit pas bon qu’il en eût parlé de la sorte. L’archevêque envoya à l’heure même chez son ami savoir s’il étoit au logis, et le prier de l’attendre. Mais il le prévint, et l’alla trouver chez lui, croyant qu’il eût à lui parler de quelque affaire importante et pressée. L’archevêque lui apprit le mécontentement du Roi

  1. L’archevêque de Paris : Hardouin de Péréfixe.