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DU PÈRE BERTHOD. [1652]

lais-Royal, lequel, sur la nouvelle que M. le duc d’Orléans avoit eue de cette assemblée, l’avoit envoyé pour prier les bourgeois de remettre leurs convocations jusqu’au vendredi suivant ; qu’il assuroit qu’en ce temps-là la paix seroit faite, et que cependant Monsieur donneroit des passe-ports aux six corps pour aller en cour.

Outre cela, ce maréchal représenta au peuple qui étoit resté après que les principaux de l’assemblée se furent retirés, qu’ils faisoient dans ces rencontres-là des actions coupables de crimes de lèse-majesté ; que les choses de cette conséquence ne se faisoient point sans une permission particulière du Roi. Et sur cela un de la troupe ferma la bouche au maréchal d’Estampes, en lui faisant voir une copie de l’ordre que le Roi avoit envoyé aux bourgeois de Paris pour s’assembler, quand il leur plairoit, pour la conservation de leur ville, et pour y maintenir l’autorité royale.

Cet ordre avoit été lu dans l’assemblée par le sieur de Bourgon : il étoit conçu en ces termes :

« de par le roi.

« Sa Majesté étant bien informée de la continuation des bonnes intentions des habitans et bons bourgeois de sa bonne ville de Paris pour son service et pour le bien commun de ladite ville, et des dispositions dans lesquelles ils sont de s’employer de tout leur pouvoir pour y remettre toutes choses dans l’état auquel il se doit, et pour se retirer de l’oppression où ils sont présentement, et se remettre en liberté sous son obéissance, Sa Majesté