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DU PÈRE BERTHOD. [1652]

voir ce père, et lui dit que la cour l’avoit envoyé, ainsi qu’ils en étoient tous deux demeurés d’accord avec messieurs Servien et d’Amiens[1]. Le père Berthod lui représenta le contre-temps dans lequel il étoit venu, le danger où il se mettoit si on venoit à savoir leur entrevue ; et il renvoya le sieur de Chambret sans faire mine de le connoître, comme une personne avec laquelle il n’avoit point d’habitudes particulières.

Le lendemain des Rois arrivé, les trois pères s’en vont dîner chez la personne qui les avoit invités, et laissent ordre de dire à M. le prince de Conti, s’il venoit pour dîner, qu’ils n’y étoient pas, et qu’ils étoient sortis dans la pensée qu’ils avoient que Son Altesse ne se donneroit pas la peine de venir au couvent ce jour-là pour y dîner.

Sur les onze heures, M. le prince de Conti, qui étoit dans l’impatience de traiter avec le père Berthod, envoie aux Cordeliers dire qu’il ne viendroit point dîner, mais que sur les deux heures il ne manqueroit pas de s’y rendre ; qu’ainsi le père Ithier et le père Berthod n’en bougeassent pas. Le portier fit savoir l’intention du prince de Conti à ces trois pères, et cela fit hâter le père Berthod de songer à son départ. Aussi quitta-t-il sa compagnie au moitié du dîner, faisant croire au père Ithier qu’il avoit donné le rendez-vous au sieur Chambret à midi, et qu’il ne pouvoit lui man-

  1. Le père Faure, évêque de Glandèves, qui dirigeait le père Berthod, venoit d’être nommé évêque d’Amiens. Il avoit remercié le Roi de cette nomination le 25 février précèdent. (Voyez les Nouvelles à la main, dans le recueil des Mazarinades de la bibliothèque de l’Arsenal, t. 166, pièce 57.)