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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 48.djvu/420

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[1652] MÉMOIRES

tant que vous serez dans la désobéissance ; et par conséquent vous serez toujours dans la peine, et vos maux ne finiront qu’en vous remettant dans votre devoir. Le temps vous est favorable : le Roi vous étend encore les bras, sa bonté vous sollicite à votre bien, et il ne tiendra qu’a vous que Sa Majesté n’efface le passé, et ne reprenne ce cœur de père que les princes ont pour les sujets qui reviennent dans leur devoir.

Toutes ces raisons firent un grand effet dans le cœur des bons bourgeois, qui étoient déjà disposés à secouer le joug de la tyrannie sous laquelle ils gémissoient, et particulièrement au sieur Filhot[1], trésorier de France, qui dans toutes les rebellions avoit toujours été pour le service du Roi. Il associe avec lui le sieur Dussaut, conseiller du parlement, et ils forment ensemble un dessein de faire ce que le père Ithier et le père Berthod avoient manqué, par la trahison de Villars ; et pour cela ils envoient, sept ou huit jours après l’exécution de la sentence du père Ithier, un nommé Canot au sieur de Menardeau-Champré, pour lui témoigner leur intention, afin qu’il la fît savoir à la Reine, à M. le cardinal, et aux autres qui avoient connoissance de l’affaire de Bordeaux. Cet envoyé fut arrêté à Blaye ; mais ayant demandé le père Berthod, et lui ayant communiqué son voyage, et le dessein des sieurs Filhot et Dussaut, il lui donna les moyens de passer pour aller à la cour.

M. de Vendôme, qui avoit un grand déplaisir de

  1. Au sieur Filhot : Jacques Filhot, trésorier de France à Montauban, a laissé un journal qui doit être d’une grande curiosité. Il est cité dans l’Histoire de Bordeaux, de dom Devienne. Nous ignorons si cet ouvrage est resté manuscrit. (Voyez l’ouvrage de dom Devienne ; Bordeaux, 1779, page 464.