Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 48.djvu/429

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
427
DU PÈRE BERTHOD. [1652]

qu’ils leur fourniroient des vivres, et que les troupes vivroient dans l’ordre.

Le troisième, que durant la trêve il y auroit liberté pour tous ceux qui voudroient porter des vivres à Bordeaux, de quelque nature qu’ils fussent, tant par mer que par terre. Cet article fut refusé.

Le quatrième, qu’il seroit donné passe-port pour envoyer à M. le prince, en quelque lieu qu’il fût, lui donner avis du traité de paix. Il y fut répondu que quand les articles du traité de la ville seroient accordés et les otages donnés, on accorderoit le passe-port.

Le cinquième, qu’un autre passe-port seroit pour un habitant de la ville pour aller en cour. On y répondit comme au précédent.

Le septième, qu’un autre passe-port seroit donné pour une autre personne de la ville, qui devoit aller à l’armée navale d’Espagne, s’il y en avoit, révoquer les ordres que le prince de Conti avoit donnés, et les avertir que la ville ne les assisteroit de quoi que ce fût, les Bordelais ayant désavoué les députations faites en Espagne et en Angleterre. Il y fut répondu qu’en accordant l’acte de révocation et de renonciation en bonne forme, le passe-port seroit accordé. Après plusieurs contestations sur ces articles, ils furent enfin signés de part et d’autre, selon la réponse de messieurs de Vendôme et de Candale.

Ce commencement du traité fit tout-à-fait perdre courage à une partie des ormistes. Plusieurs d’entre eux se firent de fête ; ils alloient comme les autres toujours à Lormont assurer de leur fidélité au service du Roi ; et l’Ormée fut entièrement anéantie.