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DU PÈRE BERTHOD. [1652]

gens bien intentionnés, en la purgeant des plus factieux, et s’assurant d’aucuns des principaux d’entre eux qu’ils avoient fait mettre en lieu de sûreté ; qu’ils avoient pu remarquer, par une précédente dépêche, comme Sa Majesté s’étoit louée de ce qu’ils n’avoient rien accordé par la capitulation de Bordeaux ; qu’il étoit vrai que ce qui avoit fait différer l’envoi de cette déclaration étoit qu’il eût été messéant et inutile de la faire paroître, si les Bordelais eussent refusé de se soumettre à ce que Sa Majesté mandoit à messieurs les généraux ; de leur déclarer qu’aussi Sa Majesté n’avoit rien écrit à messieurs de Vendôme et de Candale qui leur eût pu faire concevoir qu’elle n’eût pas eu intention de la donner suivant la capitulation, ne s’agissant, comme ils l’avoient très-bien remarqué dans leur mémoire envoyé à la cour, que d’assurer la vie, les biens et les privilèges de ceux de la ville, tout le reste étant remis à son bon plaisir : en quoi néanmoins ils dévoient observer que Sa Majesté avoit beaucoup donné à l’engagement dans lequel ils étoient entrés, en accordant l’amnistie aux mêmes termes qu’elle l’avoit offerte ci-devant, dans un temps où toutes choses étoient en un état fort différent de celui auquel elles s’étoient trouvées lorsqu’ils avoient traité.

Sa Majesté avoit estimé que pour ces raisons il se falloit une fois pour toutes assurer de la ville, comme elle l’eût fait lorsqu’elle y avoit été présente en l’année 1650, si elle n’en eût été empêchée, comme chacun savoit, parce que ses troupes étoient dispersées, que le trouble étoit presque universel dans le royaume, que les finances étoient épuisées, et toutes les provinces hors d’état de donner secours à Sa Majesté ; le parlement de Bordeaux lié d’intelligence avec plu-