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DU PÈRE BERTHOD. [1652]

se rendre près d’elle, ainsi qu’il avoit témoigné le souhaiter ; observant toutefois de demeurer par-delà pendant tout le temps que l’armée navale d’Espagne resteroit dans la rivière, ou dans les côtes et mers de France.

Que si messieurs les généraux ne pouvoient disposer ceux de la ville, par adresse et par les voies de la douceur, à faire eux-mêmes la demande à Sa Majesté de la réédification des châteaux Trompette et du Ha, et qu’ils vissent qu’on n’y pût parvenir que par la force, le Roi désiroit, quand même ils jugeroient qu’elle y dût être employée, que ce ne fût qu’après que l’armée ennemie navale se seroit tout-à-fait retirée.

Que si après cette retraite de l’armée navale ils voyoient qu’il n’y ait pas moyen de porter ceux de la ville à ce que Sa Majesté désiroit qu’en les y forçant, en ce cas elle approuvoit qu’ils agissent incessamment avec toutes les forces qu’ils avoient, tant de terre que de mer, pour les obliger à ce qu’elle avoit résolu ; qu’ils se servissent pour les travaux de soixante mille livres que le sieur de Tracy avoit mandé avoir fait lever dans la province pour cette dépense ; et qu’après la réduction de la ville à une entière obéissance aux ordres et aux volontés du Roi, ils en fissent démolir et raser les murailles et les fortifications, et fissent travailler au rétablissement du château Trompette et au fort du Camp de César[1] avec toute la diligence possible.

Que s’ils estimoient qu’il ne fallût pas employer la force contre ceux de Bordeaux, mais seulement y maintenir toute chose dans l’obéissance au mieux

  1. Camp de César : Fort sur la Garonne, que M. de Vendôme avoit fait construire. (Voyez les Mémoires de Chavagnac, première partie, page 79.)