Aller au contenu

Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 48.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
54
[1652] MÉMOIRES

pour faire la paix générale ; mais cela est sujet à diverses interprétations.

Charlevoix est entré dans Brisach par accommodement avec le comte de Cerny, qui y étoit allé de la part de M. le comte d’Harcourt. Il est en son choix d’y demeurer comme son lieutenant général, ou de prendre quarante mille écus de récompense que le comte de Cerny lui doit faire toucher en argent ou en terres, à son contentement, avant qu’il quitte la place. On croit qu’il prendra le dernier parti. La cour est mal satisfaite de M le comte d’Harcourt, de ce que, sans ses ordres, il s’est ainsi rendu maître d’une place si importante.

Les fortifications de Taillebourg ont été rasées par ordre exprès de la cour, envoyé au marquis de Montausier, gouverneur de Saintonge et d’Angoumois, et à M. Du Plessis-Bellière, dès devant que la place fût prise. Le prince de Tarente, à qui elle a été donnée en mariage par le duc de La Trémouille son père, n’en ayant ouï parler qu’assez long-temps après la capitulation, fit menacer le marquis de Montausier, s’il faisoit raser Taillebourg, de faire raser Rambouillet, qu’il croyoit qui fût à lui, à cause de sa femme, fille du marquis de Rambouillet, mort depuis peu, quoique elle et sa sœur aient renoncé à sa succession, et que cette terre appartienne à leur mère pour ses conventions matrimoniales, qu’il faut qu’elle reprenne sur le bien de son mari. Le marquis, avant que d’avoir su cela, avoit été lui-même sur les lieux pour faire exécuter l’ordre de la cour avec toute la douceur et la civilité qu’il lui étoit possible, parce que lui et sa femme faisoient profession d’amitié avec toute la