l est inutile d’informer le public à qui il a l’obligation
du présent qu’on lui fait de ces Mémoires. Il
lui suffit de pouvoir s’assurer qu’ils ne sont point
supposés, et c’est ce que les lecteurs trouveront dans
l’ouvrage même. Le style dont il est écrit, l’air de
candeur et de sincérité qui y règne partout, ne laissent
aucun lieu aux soupçons de supposition. C’est
pour cela même qu’on n’a pas voulu toucher au style
ni aux expressions de l’auteur, de peur d’altérer tant
soit peu le caractère de vérité qui s’y fait remarquer.
L’auteur se nommoit François de Paule de Clermont, marquis de Montglat. Il étoit de l’illustre et ancienne maison de Clermont, originaire d’Anjou, d’où sont sorties les branches de Clermont de Galerande, d’Amboise, de Saint-Georges et de Resnel. Il étoit chef de la branche de Saint-Georges, fils aîné de Hardouin de Clermont et de Jeanne de Harlav, dame de Montglat. Il fut chevalier des ordres du Roi, grand-maître de la garde-robe, et maréchal de camp. Il épousa Isabelle Hurault, fille du comte de Chiverny, et héritière du chancelier de ce nom ; et