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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 63.djvu/294

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DE l’ABBÉ DE CHOISY.

les lois pénales, et l’autre les sermens de suprématie et du test. On nommoit les lois pénales des lois faites dans les parlemens, par lesquelles on ordonnoit des peines contre les catholiques qui faisoient exercice de leur religion. Le serment de suprématie avoit été introduit sous la reine Elisabeth : on y juroit qu’on reconnoissoit le roi d’Angleterre pour chef souverain de l’Église. Le test étoit un autre serment établi par acte du parlement de 1673, par lequel on renonçoit à la croyance de la transsubstantiation ; et ce serment se nommoit test, parce que c’étoit un témoignage certain de la religion de celui qui le prêtoit. Tous les officiers de cour, de guerre, de police, étoient obligés de prêter ces deux sermens. Quelques catholiques avoient cru pouvoir, sans blesser leur conscience, prêter celui de suprématie, et reconnoître leur roi pour chef de l’Église, entendant par Église l’Église anglicane ; et c’étoit pour les exclure entièrement des charges que leurs ennemis avoient inventé en 1673 le serment du test, que nulle explication ne pouvoit rendre innocent. Le roi d’Angleterre, voulant abolir tant les lois pénales que les sermens de suprématie et du test, commença par donner des dispenses qui exemptoient des peines et des sermens ; et, pour assurer davantage la liberté de conscience, il fit ce qu’il put pour porter les Anglais et les Écossais à confirmer ces dispenses par des actes du parlement. Il espéroit que les peuples de ses trois royaumes ne lui refuseroient rien, après les marques d’estime qu’ils lui avoient données depuis son avénement à la couronne. Celui d’Écosse venoit de lui accorder un subside de deux cent mille livres ster-