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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 63.djvu/364

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DE l’ABBÉ DE CHOISY.

la guerre ; il a aussi fait noyer neuf cents de ses lévriers, au sortir d’un sermon où le prédicateur lui avoit reproché en face qu’au lieu d’aller défendre Bude il s’amusoit à aller tous les jours à la chasse. Le roi de Pologne n’a pas réussi dans son grand dessein : il a traversé la Moldavie et la Valachie, et a marché jusqu’à quarante lieues d’Andrinople ; mais il n’a pu aller jusqu’à Bialogrod : les princes de Moldavie et de Valachie lui ont manqué de parole, et se sont joints aux Turcs et aux Tartares. Les Moscovites n’ont fait aucun acte d’hostilité, sons prétexte que la ligue n’avoit pas été ratifiée par la diète de Pologne ; les Cosaques, sujets des Moscovites, n’ont osé se déclarer. Voyant d’ailleurs la saison fort avancée, la sécheresse extraordinaire qui avoit fait tarir toutes les fontaines, les fourrages brûlés partout par les Tartares, une armée ennemie deux fois plus forte que la sienne, il a repris la route de son pays, et a remis son entreprise. À une autre année. Le Pape avoit donné huit cent mille francs, qui ont été perdus.

Les Vénitiens ont été plus heureux dans la Morée, où ils ont plusieurs places, entre autres Napoli de Romanie. Le prince de Turenne, fils aîné du duc de Bouillon, s’y est fort distingué, autant par capacité que par bravoure ; sa disgrâce lui a beaucoup servi, en lui donnant le moyen de se corriger de ses défauts, et de faire valoir ses bonnes qualités.

Il semble que le roi d’Angleterre prenne le dessus : il a cassé le parlement d’Écosse, parce qu’il n’a pas voulu accorder aux catholiques la liberté de conscience ; il n’a pas laissé de faire ouvrir une chapelle publique dans le château d’Édimbourg : mais ce qui