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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 63.djvu/405

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MÉMOIRES

commander d’autorité une chose dans laquelle il ne lui manquoit point de respect quand il ne la faisoit pas. Le même homme (dont j’ai oublié le nom) qui rendit compte à Monsieur de la résolution dans laquelle cet évêque étoit de ne pas obéir fut chargé de lui dire en particulier que les fils et les frères de rois trouvoient des moyens de se faire obéir ; et que Monsieur prendroit les voies les plus offensantes que son humeur et son dépit lui pourroient fournir, pour le faire repentir du peu de respect qui paroissoit dans son obstination. À cela M. de Valence répondit encore très-respectueusement que, n’étant ni sujet de Monsieur ni son domestique, il le supplioit de trouver bon qu’il s’exemptât d’une loi dure, à laquelle ses affaires et son caractère d’évêque ne pouvoient se soumettre ; et comme celui qui lui parloit de la part de Monsieur le pressa, et lui fit entendre que Monsieur prendroit des voies violentes : « Dites à Monsieur, lui dit-il, que je suis prêtre et évêque, et qu’en rendant à Monsieur tout ce que le respect le plus profond peut exiger de moi, ne parlant jamais de lui et ne me trouvant jamais où il sera, il est trop juste pour me faire assassiner ; et qu’à l’égard des autres violences, je porte à mon cou, par la croix que j’ai, une sauve-garde pour laquelle il aura toujours lui-même de la considération. » Madame, à qui madame de Saint-Chaumont rendoit compte de tout ce procédé, n’étoit pas trop fâchée de la mortification de Monsieur, qui de son côté ne vouloit pas rendre public le peu de succès qu’avoit eu le dessein de faire sortir de Paris M. de Valence. Enfin le même homme que Monsieur avoit chargé de le menacer le