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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 63.djvu/409

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MÉMOIRES

dence qu’il avoit faite d’avoir parlé mal à propos. Madame avoit eu soin de l’informer avant son départ que le Roi lui avoit dit qu’il ne se seroit point mêlé des petites choses qui s’étoient passées à sa sortie de la maison de Monsieur, s’il s’étoit abstenu de raconter ce que Sa Majesté lui avoit dit à l’occasion du gouvernement de Languedoc ; et Madame entretenoit un commerce de lettres fort régulier avec lui, qui étoit la suite d’une véritable confiance. Elle eût été fort soulagée de pouvoir lui parler du dessein d’Angleterre ; il y avoit même dans ce temps-là quelque espoir que Charles II se feroit instruire de la religion catholique. La princesse se mit en tête qu’il n’étoit pas impossible que M. de Valence la suivît en Angleterre, ou qu’il s’y trouvât incognito dans le temps qu’elle y seroit, pour s’aider secrètement de lui, dont elle connoissoit la fidélité, l’industrie et les talens. Elle n’osoit parler de ce dessein au Roi ; mais elle dit à madame de Saint-Chaumont que, pour la plus importante affaire de sa vie, elle eut bien voulu voir M. de Valence, et causer seulement une heure avec lui. Madame de Saint-Chaumont l’en informa, et Madame lui manda précisément qu’elle vouloit lui parler. M. de Valence s’en excusa, sur l’impossibilité qu’il y avoit de désobéir au Roi, qui l’avoit exilé dans son diocèse, d’où il ne pourroit s’absenter sans que l’on s’en aperçût. Enfin, après bien des lettres, des répliques, et des courriers envoyés et repartis, on convint que M. de Valence prendroit la liberté d’écrire au Roi, pour le supplier de lui permettre de faire un voyage en Limosin pour les affaires de sa famille ; et que, dans l’intervalle qu’il faut pour aller de Valence