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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 63.djvu/423

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MÉMOIRES

LIVRE NEUVIÈME.

Dans tout le cours de la fortune de Jean Sobieski, même avant qu’il fût grand maréchal de Pologne, il avoit entretenu de grandes liaisons avec la France, et il avoit eu part aux propositions d’élection que ce royaume avoit faites en faveur de M. de Longueville.

Le Roi s’étoit engagé d’assister ce grand maréchal dans tous les moyens possibles pour le faire roi lui-même, et l’engager, supposé qu’il ne pût pas y parvenir, de donner ses suffrages et son parti à l’élection que la France protégeroit ; et que, supposé que la profession publique qu’il faisoit d’être à la tête du parti que la France soutenoit lui fît des affaires dans son pays qui l’obligeassent d’en sortir, n’ayant pu le faire roi lui-même, ou mettre la couronne sur la tête de celui que la France protégeroit ; supposé, dis-je, que par l’échouement de ces deux partis il fût obligé de sortir de Pologne après l’élection d’un autre, le roi de France lui avoit promis de lui donner non-seulement des établissemens considérables en France, mais s’étoit obligé de le faire duc s’il prenoit le parti de mener une vie tranquille, et de le faire maréchal de France s’il vouloit continuer en France le métier de la guerre, auquel il avoit si bien réussi dans les guerres de Pologne. De sorte qu’il étoit naturel qu’étant devenu roi, et la Reine sa femme souhaitant