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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 63.djvu/440

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DE l’ABBÉ DE CHOISY.

teau de Pierre-Encise. Il nioit fort d’être entré dans le traité, et il ne se trouva point de preuves contre lui mais comme Fontrailles, agent de M. de Cinq-Mars, l’avoit nommé parmi ceux qui n’aimoient pas le cardinal de Richelieu, et que Monsieur lui avoit fait promettre de lui donner retraite dans Sedan en cas que le Roi vint à mourir, on le menaça de lui faire un mauvais parti s’il ne faisoit rendre au Roi la ville de Sedan, dont on lui donneroit un dédommagement considérable. Le cardinal Mazarin, qui commençoit à entrer dans les affaires sous les ordres du cardinal de Richelieu, ménagea l’accommodement. Sedan fut livré, au grand regret d’Élisabeth de Nassau, mère du duc de Bouillon, qui vouloit plutôt souffrir les dernières extrémités, et hasarder la vie de son fils. Le duc de Bouillon fut mis en liberté, et relégué à Turenne, où il demeura jusqu’à la mort du roi Louis XIII. Il fut alors persuadé que le cardinal Mazarin, tout puissant sur l’esprit de la Reine régente, lui feroit rendre justice sur le dédommagement qu’il lui avoit promis de la part du cardinal de Richelieu. Il revint à la cour avec de grandes espérances. Il y fut assez mal reçu ; on le regarda comme un homme qu’on ne craignoit plus depuis qu’il n’avoit plus Sedan, et sa présence devint bientôt importune. Il s’en aperçut, et s’en alla à Turenne, où il négocia pendant l’hiver le généralat des troupes du Pape. Il passa en Italie ; et y étant demeuré jusqu’en 1647, il ne fut point en état de solliciter son dédommagement. Il vint alors à la cour, et y fut traité d’abord assez bien, et ensuite si mal, qu’il se vit obligé à suivre l’exemple de M. le prince de Conti, qui s’étoit déclaré pour la ville de