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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 63.djvu/480

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DE l’ABBÉ DE CHOISY.

dont il se servit en lui avouant tout), il ne pouvoit en honneur solliciter pour lui ; mais qu’il lui conseilloit de conter au Roi comme la chose s’étoit passée, et de dire à Sa Majesté que c’étoit la raison qui l’empêchoit de lui en parler. Dès que le cardinal de Bouillon fut arrivé, il demanda au Roi une audience particulière dans son cabinet, et lui déclara que M. le cardinal Antoine lui avoit promis de lui envoyer la démission de sa charge, si Sa Majesté l’avoit agréable, la suppliant seulement de lui accorder une place de prélat commandeur de l’ordre du Saint-Esprit, parce qu’il ne lui convenoit pas de porter le Saint-Esprit par brevet, comme ayant eu la charge de grand aumônier. Le Roi lui parut écouter la proposition avec plaisir ; mais, sans donner de parole positive, il lui dit qu’il seroit bien aise que cela se pût faire dans la suite, et qu’il lui donneroit la charge dans le moment, s’il n’avoit pas promis à l’évêque d’Orléans, son premier aumônier, de ne point agréer que personne à son préjudice traitât avec M. le cardinal Antoine, soit par survivance, soit par démission ; et qu’il pouvoit le mander au cardinal Antoine. Il le fit aussitôt ; et le cardinal Antoine lui répondit qu’il ne changeroit point de sentiment à son égard, et seroit toujours prêt à lui envoyer sa démission lorsque le Roi l’auroit agréable.

Les choses en étoient là, lorsqu’un incident pensa tout renverser. M. de Péréfixe, archevêque de Paris, mourut au commencement de l’année 1671. Il étoit proviseur de la maison de Sorbonne. Aussitôt tous les docteurs se dirent publiquement les uns aux autres qu’il falloit élire deux jours après le cardinal de Bouillon, qui étoit de leur maison et société, et dont la