nerf d’orignal. Puis il l’abandonna sans miséricorde. Toutefois, je pense qu’il lui avait allumé du feu en partant.
La pauvre femme était donc bien malheureuse, et se demandait comment elle ferait pour sauver sa misérable vie.
Cependant, elle ne désespéra pas. Avec le peu de nerf que son beau-frère lui avait laissé, elle tressa un lacet à lièvre, qu’elle alla tendre dans la forêt. Avec ce lacet, elle prit un lièvre ; avec les tendons de ce lièvre, elle fit d’autres collets qu’elle tendit également. Elle prit tant de lièvres avec ces lacets, que de leurs peaux elle put se tisser une robe légère, chaude et moelleuse.
Ainsi, elle se tira fort bien d’affaire par sa propre industrie et sans le secours de personne.
Au printemps, son mari revint et trouva Ttséku-Kρuñé (ou la femme aux œufs) perchée sur un arbre incliné au-dessus des eaux, et sur lequel elle aimait à se balancer par manière d’amusement. Tout en se balançant, elle chantait : « Pourquoi revenir chercher la Femme aux Œufs ? »
En entendant résonner la voix de sa femme dans les bois, le mari tressaillit. Il accourut vers elle et lui dit :
— Dois-je te reprendre pour ma femme ?
— C’est fini, répondit-elle. Je ne dois plus être