— Si c’est mon père qui revient, tu seras inondé d’une grande lumière, répondit l’oiseau.
— Et si c’est ta mère qui arrive au nid, que se passera-t-il ? continua l’homme.
— Si c’est ma mère, il fera nuit noire.
Ce disant, le petit se rassit dans son aire. On entendit un grand bruit d’ailes qui produisirent des tonnerres et des éclairs, et tout à coup le grand Aigle revint, et il fit jour.
— Je sens la chair humaine ! je sens la chair humaine ! s’écria l’oiseau de la foudre.
— Quoi donc ! tu me portes tous les jours de la chair humaine à manger, répondit l’aiglon, et tu t’étonnes d’en percevoir l’odeur !
Le mâle s’envola de nouveau. Il y succéda un autre bruit d’ailes, et l’aigle-femelle arriva au nid. Aussitôt la nuit se fit.
— Je sens la chair humaine ! Je sens la chair fraîche ! s’écria l’oiseau carnassier.
— Maman, tu en déposes tous les jours ici pour moi ; pourquoi t’étonnes-tu d’en sentir l’odeur ? répondit le petit aigle.
Elle partit à son tour, et l’homme se retrouva seul avec son libérateur, Aussitôt il se jeta sur l’aiglon, il lui arracha ses plumes naissantes, il brûla son nid ; il prit le petit, il le dépluma, il lui arracha les plumes une à une, il le tua, et s’en