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des dènè peaux-de-lièvre


XIX

BÉONIχON-GOTTINÉ TρA EYAY

(l’étranger qui voyage chez les habitants de la nuit


(Suite de la précédente légende.)


Deux femmes étaient les épouses de deux hommes frères (ou cousins)[1]. Ces deux hommes se fâchèrent l’un contre l’autre, et l’aîné, ayant fendu et évidé un arbre, en fit un coffre dans lequel il plaça son cadet ; puis il lia l’arbre et le lança sur le fleuve.

Le coffre flotta et dériva vers une certaine contrée où il atterrit et s’arrêta sur le rivage.

Un renard, ayant vu cet objet singulier, y courut ; il en rongea les cordes, qui étaient en nerf d’élan, et par ce moyen délivra l’homme, qui sortit de son auge.

Ayant examiné cette nouvelle terre, l’Étranger remarqua sur le sable de la grève de nombreuses empreintes de pas d’hommes. Leurs raquettes étaient si drôles, si drôles !

— Comment sont donc faits ces hommes-là ? se dit l’Étranger.

  1. Le même mot signifie frère et cousin, en Dènè.