cière, qu’ils se sauvèrent du côté du fleuve. Mais là ils se trouvèrent arrêtés.
— Mère, donne-nous au moins ton grand capuchon, afin qu’il nous serve de pirogue, dirent-ils à la vieille jongleuse.
Elle jeta sur l’eau son grand bonnet. Ils y prirent place et traversèrent le fleuve sans encombre. De l’autre côté de l’eau, il y avait bien, à la vérité, un monstre, un Nahay, qui gisait sur le rivage. Mais ils lui passèrent sous le nez sans qu’il se dérangeât.
La vieille en agit aussi de la sorte. Avec son tranche-glace, elle mit même le monstre en pièces. Il s’en échappa une multitude de petits morceaux de chair qui volèrent jusqu’au ciel, où ils disparurent et furent métamorphosés en bécasses.
— Wé ! wé ! wé ! s’écrièrent-ils d’une voix plaintive.
Depuis lors on entend gémir les bécasses dans la nue ; mais on ne les voit point, on ne saurait les apercevoir.
Or cette femme, c’est cette même L’atρa-natsandè, dont le mari est appelé Kρon-èdin ou l’Homme-sans-Feu.