La vieille, qui s’aperçut de ce mouvement, éveilla l’enfant et lui dit :
— Mon fils, voilà qu’on lève le camp. Viens, je vais te porter.
Mais il ne bougea pas de sa couche et y demeura en faisant semblant de dormir. On les laissa donc et l’on partit.
Sur le minuit, l’Enfant-Mousse réveilla la vieille, qui dormait à côté de lui, et lui dit :
— Mère, allume deux feux à l’entrée de la tente.
Elle lui obéit et fit du feu pour l’enfant.
— Maintenant, passe et repasse entre les deux feux, mère, dit-il.
Puis il ajouta :
— Comment sont faits les sabots du renne ? Ont-ils le pied fourchu ?
— Oui, dit-elle. Ils ont le pied fait de telle et telle manière.
— Eh bien ! maintenant, jette-moi hors la tente par-dessus le feu, et toi, couche-toi et dors, mère.
La vieille lui obéit encore. Quand elle se réveilla, le lendemain au jour, l’Enfant magique était revenu à la tente. Il dormait tout engourdi de froid sur sa petite couche, et sa poitrine était glacée.
La vieille se lamenta, pensant qu’il était mort.