de bâtons comme des gens en marche, on se ceint les reins, et tous se réunissent à minuit, dans une même tente, pour y manger en commun, mais à la hâte, et comme avec crainte, le contenu des gibecières.
Puis, l’un d’entre nous se lève et regardant la lune se met à chanter :
— Ufsédha ! Klôdatsolé él’èkkè-tρa-nondatρalé ! Ttsu-chiw yèèn !
Ce qui signifie :
— Passe ! Musaraigne, hâte-toi de sauter par-dessus en forme de croix ! Montagne boisée, arrive !
Alors, sortant dans la neige les uns après les autres, en chantant la même invocation à la Lune, ils courent autour de la tente et des autres loges du camp, en chantant de temps à autre.
Pourquoi donc la Lune s’ennuie-t-elle, comme si elle allait se laisser tomber du ciel ? pensons-nous. Assurément, cet astre est en souffrance. Alors, de peur qu’on ne le tue, nous crions et nous chantons[1].
Après cela, on fait un festin le restant de la nuit sous les tentes. Ce faisant, nous obéissons aux ordres de Sa wèta ou la Musaraigne, lui-même, qui nous dit jadis :
- ↑ Ceci suppose nouvelle lune, ou éclipse totale de lune.