Il était seul et exposé à la voracité d’un géant mangeur d’hommes, qui avait déjà dévoré sept personnes. Kotsi-datρéh saisit le géant à bras-le-corps et lutta avec lui toute la nuit, sans pouvoir en venir à bout. Cependant, à la fin, il parvint à lui tirer le nerf de la jambe, le rendit boiteux et le renversa à terre. Puis, le ressaisissant de nouveau, il lui guérit le pied et le renvoya indemne. Mais, plus tard, se ravisant une troisième fois, il poursuivit le géant cannibale, le frappa de son bâton, et le renversa à terre pour jamais.
Une fois encore, Kotsi-datρéh rencontra sur le sentier un Etié-ra-kotchô (renne gigantesque), qui conviait les passants au crime.
— Se tsoukhé ! (Approchez-vous de moi !) criait cette bête immonde.
Le Grand-Père Jaune accourut vers ce monstre affreux ; il lui arracha la mâchoire. De cette mâchoire, il l’en frappa, le renversa à terre, puis il l’acheva de son bâton.
Enfin, un autre jour, comme les frères de Kotsi-datρéh (car il appelait tous les hommes ses frères) étaient à bout de nourriture, il se hâta, dans sa bonté, de faire à leur insu un ballot de viande sèche et boucanée qu’il alla déposer secrètement au milieu de leur camp ; puis il se retira. Mais à la vue de cette viande, ces ingrats, loin de remercier leur bienfaiteur, se répandirent contre