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Page:Petitot - Traditions indiennes du Canada Nord-Ouest, 1886.djvu/367

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des dunè flancs-de-chiens et esclaves

vaste habit rouge à revers, avec de grands boutons, des souliers dont les tiges atteignaient les genoux, un chapeau avec des cornes ; et ils avaient au côté gauche un grand couteau pointu qui traînait jusqu’à terre : un costume bien ridicule, en vérité.

Tandis que les engagés de Mackenzie Long-Cou jeûnaient forcément, tout en travaillant douze heures par jour, leur bourgeois se gorgeait de bonne et grasse venaison, de langues de renne, de petits gâteaux et d’eau-de-feu. Aussi, le mécontentement était-il général.

Un jour que les Canadiens étaient comme de coutume en chantier, abattant, piquant et équarrissant les sapins dont ils devaient construire les bâtisses du nouveau fort, Mackenzie arriva et les trouva qui se reposaient en fumant leur pipe, assis sur un tronc d’arbre. Moi aussi j’étais là, car j’habitais alors le grand Lac des Ours ; j’avais seize à dix-sept ans et je chassais pour vivre. Ce jour-là, j’avais vainement battu les bois et n’avais tué qu’un faisan que j’avais passé à ma ceinture. Quoique je sois bien vieux, je m’en rappelle comme si cela venait de se passer.

Un des Canadiens, qui se nommait Desmarets et était occupé à faire une porte, se reposait aussi avec les autres lorsque Grand-Cou apparut.

— Allons, allons, à l’ouvrage, tas de pares-