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Page:Petitot - Traditions indiennes du Canada Nord-Ouest, 1886.djvu/387

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des dènè tchippewayans

pêcher d’en rire aux éclats, et se moquèrent de lui.

La vieille triomphait. Mais le lendemain, le jeune homme, piqué au vif, s’étant lavé le visage et les mains, il apparut si beau aux deux sœurs, que toutes deux s’écrièrent simultanément :

— Je veux l’avoir ! je veux l’avoir ! Il sera à moi !

En vain la vieille s’opposa-t-elle à leur union, les deux filles se jetèrent sur le beau jeune homme, l’entraînèrent sur leur couche et le firent dormir entre elles.

Mais ils n’eurent pas plus tôt passé une nuit ensemble, malgré la défense maternelle, qu’un abîme s’entr’ouvrit sous le jeune homme, et qu’il fut englouti vivant dans le sein de la terre d’en haut.

Nari ! (pauvre malheureux !) s’écria la vieille quand elle l’eut vu disparaître. Voilà encore un bel homme que vous me ravissez, méchantes !

Cependant un loup énorme survint, qui, sentant de la chair humaine au lieu où gisait le jeune coupable, se mit à creuser la terre de ses ongles puissants. À force de creuser, il dégagea l’homme, qui sortit enfin de sa sépulture horrible. Il attendit, sur le sentier blanc, Sein plein de souris. Il voulait se venger d’elle, mais il ne put la tuer, car