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Page:Petitot - Traditions indiennes du Canada Nord-Ouest, 1886.djvu/399

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des dènè tchippewayans

Au bout de dix jours de marche, elles atteignirent le grand lac (ou mer) dont on leur avait parlé, et demeurèrent en ce lieu.

De son côté, le frère aîné, depuis que son imprudent cadet avait été emporté par la flèche magique, s’était toujours, lui aussi, dirigé vers l’Occident, et il avait atteint le rivage du même grand lac, le même jour où le fils d’Orelpalé y déposait le corps endormi de son cadet, muni de la pièce de bois qui devait se changer en canot.

Les deux frères se rencontrèrent et se reconnurent avec bonheur. L’aîné était toujours muni de son pemmikan, lequel n’avait pas diminué depuis le jour que le géant le lui avait donné ; parce qu’il ne le mangeait jamais en entier, et qu’il lui laissait toujours le temps de repousser. Le cadet avait sa pirogue et ses deux flèches magiques, don de l’aigle protecteur Orelpalé.

Tout à coup, à l’extrémité de la grève, ils virent surgir les deux sœurs. Sein-plein-de-belettes et Sein-plein-de-souris, qui arrivaient à eux toutes joyeuses. Le frère cadet présenta à son aîné ces deux femmes célestes. Les deux couples s’embrassèrent en pleurant de bonheur. Puis le bois fut déposé sur l’eau et métamorphosé en pirogue, et les deux couples de jeunes époux y prirent place, en même temps que le beau cygne, esprit de la vieille Parque, les guidait de son vol.