V
NNI-NA-OUDLÉY
(la fin du monde)
Au commencement on habitait sur cette terre tout comme aujourd’hui ; car ce qui est a toujours été, ce qui se fait s’est toujours fait. L’homme a toujours été pèlerin sur la terre, il a toujours chassé et pêché pour gagner sa subsistance, il a toujours bu, mangé et dormi, il a toujours dormi avec sa femme et procréé des enfants.
Or, durant un hiver, il arriva une chose qui n’avait pas toujours été : il tomba tant et tant de neige que la terre en était comme ensevelie, et que le faîte des plus hauts sapins seul paraissait.
Ce n’était pas tenable. Aussi tous les animaux qui, alors, demeuraient et conversaient avec l’homme, partirent pour le ciel, en quête de chaleur ; car sur cette terre, convertie en glacier, on se mourait de froid et de besoin. Il était évident que, si l’on ne se dépêchait, tout le monde allait périr.
L’écureuil, étant le plus leste des animaux, grimpa à la cime des plus hauts sapins, il fit un